Table des matières
Des frissons ! Du bout des doigts jusqu’aux orteils.
N’est-ce pas cela, un grand vin ? Un vin qui vous remue, qui vous intrigue, qui vibre en vous.
Quand on ne sait parfois pas vraiment comment exprimer les sensations qui nous envahissent. Eh bien cette cuvée savoyarde, c’est un peu cela.
Rien qu’en le servant, ce vin me touche. La complexité de sa robe se joue dans l’équilibre entre une jolie transparence et beaucoup de profondeur.
Le nez est d’une extrême délicatesse, parfumé, avec des notes de baies rouges et noires et de fleurs fraîches qui se prolongent ensuite dans un univers bien épicé.
Une personnalité bien trempée doublée d’un raffinement déconcertant dès l’ouverture ?
Brice Omont, est-ce vous que je décris ?
Car oui, le vin est une partie de l’Homme qui le fait ou plutôt qui « le laisse se faire », pour reprendre les propos de Thierry Germain.
Tous mes bulbes olfactifs sont en éveil et mon palais réclame de le goûter.
Mon premier commentaire de dégustation a été un râle de plaisir.
La délicatesse de cette attaque à couper le souffle vous pose. Alors je reste assise et je laisse le vin se révéler en bouche à travers une harmonie satinée et réconfortante. Je plane.
Je me tais quelques minutes, entière à ma dégustation, avant de pouvoir reprendre le fil de mes échanges, avec l’homme qui partage ce vin avec moi.
Avec ce vin, on prend le temps et ça tombe bien, c’est ce que j’aime avec le vin : prendre le temps.
Pas étonnant que l’on ait trouvé dans les vignes d’Allobrogie des dizaines d’années avant J.-C.
Ils savaient débusquer les grands terroirs, les anciens.
Ici, pas d’erreur possible : au Domaine des Ardoisières, tout est splendide.
Des vins dynamiques, biodynamiques oui, dans toute leur splendeur. Brice mène le domaine d’une main humaine et bienveillante.
Une belle balade hors des sentiers battus. Un voyage au cœur des vignes en coteaux.
Je prends une bonne respiration à pleins poumons et, avec cette cuvée Argile rouge 2018, je plonge sous terre, dans les entrailles de l’argile savoyarde, et je me délecte de ce vin qui s’ouvre un peu plus de minute en minute.
L’empreinte caressante de ce subtil assemblage de gamay, de mondeuse noire et de persan me restera en bouche pendant de longues caudalies, et en mémoire de longues années.
Leslie Brochot