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Arrosez la "street food"

Si la street food qu’on connaît est plutôt associée aux sodas trop sucrés qu’aux boissons alcoolisées, on sent que ce secteur en plein essor est plus ouvert aux vins et à ses copains qu’on ne le croit. La cuisine de rue arrosée, une vieille antienne ou nouveauté ?

Photo @ball-park-brand sur Unsplash

Table des matières

Si la street food qu’on connaît est plutôt associée aux sodas trop sucrés qu’aux boissons alcoolisées, on sent que ce secteur en plein essor est plus ouvert aux vins et à ses copains qu’on ne le croit. La cuisine de rue arrosée, une vieille antienne ou nouveauté ?

C’est peu de dire que la street food a le vent en poupe. Modernisée, cosmopolite, “coolisée”, elle a gagné en qualité, elle se fait de plus en plus présente. Dans le même temps, on voit la bistronomie, qui a su porter la diversité du vin et les magnums de vieille Chartreuse aux nues, très affectée par l’inflation. Évidemment, les usages sont différents : au temps long du bistrot, sa cave pleine et son confort douillet, la street food oppose la furtivité très anglo-saxonne d’un repas qui se passe souvent de couverts… Et a fortiori de verres.

Est-ce que manger sur le pouce et boire un coup est courant dans les mœurs, d’ailleurs ? Historiquement, oui ! Dans sa chanson Ménilmontant (1938), Charles Trenet chante « La midinette (qui) fait sa dînette au bistrot ». C’est ce qui la définit : cette petite main des ateliers de couture mange à midi sa dînette sur le pouce, sur un banc ou dans un bistrot. Et côté glouglou, pardon ! Elle ne tourne pas à la Contrex mais au litron de rouquin, qu’elle remplit le matin au bistrot.

Avant l’ère industrielle, le casse-croûte arrosé, c’était plutôt un truc de grand bourgeois : une tartine de brie assortie d’un verre de rouge ! Ce n’est que dans les années 1920 qu’on voit apparaître le jambon-beurre au zinc des bistrots des Halles ! Grâce à l’avènement de la baguette, ce pain blanc des beaux quartiers, ce casse-croûte devient une vraie star. Et comptoir oblige, il ne sort pas son café arrosé, son ballon de bière ou son bock de blonde mousseuse.

Cent ans plus tard, le petit noir a gagné la guerre du comptoir, le sandwich s’y faisant plus rare. Mais le casse-croûte s’est trouvé une autre crèmerie ! Avec l’arrivée des “gourmets food truck” dès 2008, c’est toute la France qui veut faire la queue devant les camions. Où la qualité est aussi celle des boissons : sodas bio, bières artisanales, cidre fermier dans les camions des Lices à Rennes qui distribuent les galettes-saucisses…

Et du vin ? Pas évident. Fâché avec les gobelets en plastique et pas très à son aise dans une canette, il ne suit pas le chemin. À moins que ! Depuis la fin du Covid, on observe un frémissement chez les nouveaux et nouvelles venu.es du sandwich et autre snack. Chez Sandwichette à Paris, on affiche la couleur : quand le pain de mie est garni de bourguignon, le vin est lui aussi du festin !

Aux Penn Sardin, “fish truck” estival du port de Brigneau (Finistère ), on choisit entre saucisses et sardines frites… Et cuvée sans sulfites et cidre de haute volée des Bouteilles À l’Amère, maison voisine et étape obligée de la route des cidres de Cornouailles. En ville, on a le choix des armes : chez Spécimen (VIe ), Benoît soigne ses smash burgers comme ses frozen margarita au parfum fumé. Ancien barman aux Pères Siffleurs, cet aficionado des mezcals milite pour une street food festive, volontiers tournée vers les spiritueux !

En conclusion, si d’aucuns avancent que « manger, c’est tricher », pour d’autres ce n’est pas parce qu’on croûte sur le pouce qu’on ne peut pas s’offrir un bon coup ! Les bons mariages sont en réalité légion. Chez Dogma (Xe), ancien taulier du bar à vin Pompette qui vend aussi du Canetta (vin en canette), Matthieu soutient que son chicken burger se marie à merveille au vin orange. Plus huppé, on sert chez Père & Fils le burger Arsène bien poivré avec un champagne blanc de noir extra brut – pour le sommelier de cette taule Allénoesque, la street food est un terrain de jeu rêvé pour vieux millésimes et rondes cuvées. Si même les étoilés s’y mettent, ne soyons pas frileux et marions le banh mi au pinot gris, le pan bagnat aux rosés de l’arrière-pays niçois et les saucipains au pineau d’aunis ! Et rêvons un peu : le vin n’aurait-il pas une part à prendre dans cette irrésistible tendance ?

Marcelle Ratafia

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