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Lundi, il est 8h40, les balayeurs sont pleins de balais et les touristes roupillent encore quand Montmartre s’éveille. Pourtant, dans les vieux murs de la Bonne Franquette, ça bourdonne sec ! Ce rendez-vous de la rentrée qui sent bon le cochon, c’est le mâchon Saucisse, qui rassemble mes consœurs avinées des Mâchonnes de Paris, les gais compagnons des Francs Mâchons et autres confréries dévolues à la dive bouteille et à la vigne – notamment celle de Montmartre et la toute nouvelle du clos des Arènes de Lutèce.
On est là plus de 100, bons becs et bonnes bouches, à piaffer un verre à la main pour le grand moment : le menu concocté par Mélissa Djabourian du Porcelet rose et David Baroche, duo charcutier hors pair venu nous honorer de leurs saucisses faites pour l’occasion. Côté ambiance, Mme J’aime la Saucisse régente ce petit monde prêt à banqueter dans la salle qui a vu se pitancher toute la Bohème de la Butte. En salle, le truculent Luc Fracheboud se démène pour envoyer ces quatre temps saucissiers, sans oublier de nous régaler du tube J’aime les Saucisses, par l’acteur Jean Parédès.
Pendant qu’on écluse les litrons de beaujol’, de Bourgogne et autres crus cévenols, ça défile dans les assiettes : après une armada de salaisons canons, c’est le tour du vrai saucisson à l’ail de Paris, fumé à la mano, de débarquer, suivi d’une magique saucisse Poulbot, création Baroche, d’épater la galerie sur son lit de purée mousseline. Le temps de rhabiller la fillette, de chanter à qui mieux-mieux, c’est le tour du boudin blanc aux champignons, souvenir d’enfance de Djabourian flanquée de pommes rôties, de faire rouler une larme émue à ma petite personne. À 11 h, le dessert arrive sous les acclamations un brin pompettes des tablées en joie : soit une saucisse fumée au fromage coulant sur lit de lentilles, qui donne une irrésistible envie de se retrouver l’an prochain pour une nouvelle fournée de saucisses, de bons crus et d’amitié !
Par Marcelle Ratafia